Être modérateur : un travail exigeant

Modérateur

Un modérateur se doit de remplir plusieurs missions au quotidien. Vérifier pas moins de 100 images en une heure, visionner une quantité impressionnante de posts … voilà un petit aperçu de ce qu’on attend d’un modérateur. Un petit tour d’horizon sur ce métier exigeant !

Focus sur la situation actuelle

Tout d’abord, il convient de savoir ce qu’est une « modération ». Cela veut dire simplement tout filtrage. Le rôle du modérateur est donc de contrôler, mais aussi d’améliorer la qualité des échanges conformément à une charte de modération. Contrairement à ce que beaucoup de personnes le pensent, il ne s’agit en aucun cas de censure. YouTube et Facebook par exemple mobilisent de nombreux modérateurs afin de procéder à la vérification des contenus signalés par les usagers du web venant des quatre coins du monde. Ces « gardiens de cyber-paix » procèdent ainsi à la suppression de tout ce qui peut porter atteinte aux bonnes mœurs (propos diffamatoires, violence, images choquantes ou obscènes… ). Ils contribuent ainsi à instaurer un respect mutuel entre les membres d’une communauté par exemple. Comme on peut le constater, ce métier n’est pas de tout repos ! En plus de l’impact psychologique que certains contenus peuvent provoquer chez les modérateurs, ces derniers doivent faire face à un rythme de travail soutenu.

En effet, ils travaillent 8h/jour avec une cadence très élevée et des objectifs à atteindre. En effet, ces modérateurs ne disposent que de quelques secondes pour contrôler un contenu et décider du sort de celui-ci. C’est ce genre de pression qu’ils doivent gérer au quotidien. En raison de ce rythme, il est donc normal qu’un modérateur soit remplacé au bout de quelques semaines par un système de turn-over.

Quid de l’accompagnement des modérateurs ?

Pour les géants à l’image de YouTube et Facebook, l’accompagnement des modérateurs se traduit avant tout par un soutien psychologique. Par conséquent, ces entreprises ont mis en place une cellule spéciale pour aider leurs employés à lutter contre le manque de sommeil et les crises d’angoisses. Cependant, compte tenu des exigences du métier, cette solution est loin d’être suffisante.

La meilleure chose à faire c’est d’instaurer des lois plus sévères qui encadrent la publication de contenus sur la toile. Ceci dans le but de réduire au maximum les contenus qui sont inappropriés ou illégaux. En plus de cette mesure, il est important d’augmenter le nombre de modérateurs qui travaillent au sein d’une structure. Mais cette solution ne semble pas convenir aux grandes firmes qui ont d’ores et déjà évoqué un problème financier pour recruter davantage de modérateurs. Mais vu l’énorme profit que ces sociétés engrangent, on peut supposer que cet argument ne tient pas trop la route.

Dans l’optique de réduire les charges tout en assurant une modération à grande échelle, les mastodontes du web comme Facebook et You Tube comptent miser sur l’IA (Intelligence Artificielle). Mais un programme ultra-perfectionné montre toujours ses limites que ce soit au niveau de l’apprentissage qu’au niveau de l’analyse. Bref, actuellement aucune machine ne peut suppléer la modération humaine. Pour preuve, on a vu les limites de ce que peuvent réaliser les robots de Facebook sur l’attentat de Christchurch ! L’individu à l’origine de cet acte ignoble a en effet réalisé une vidéo live. Et si la modération s’est fait à temps, peut être qu’on aurait pu éviter le pire. Un exemple qui illustre bien que les programmes, aussi sophistiqués qu’ils soient, ne peuvent pas remplacer le cerveau et l’intelligence de l’homme.

L’outsourcing, une solution très efficace en matière de modération de contenu

Face au problème de coût avancé par les grandes firmes pour accroître l’effectif des modérateurs au sein de leur département, l’outsourcing se révèle être une solution des plus intéressantes. Et les pays africains sont parmi les destinations les plus prisées par ces firmes pour externaliser la modération de contenu. Pour quelles raisons ? C’est très simple, dans ces pays qualifiés de « lowcost », des sociétés d’externalisation peuvent très bien fournir des services de qualité. En effet, ces dernières emploient des modérateurs très qualifiés, mais avec un salaire très bas. Imaginez qu’avec le salaire d’un modérateur français ou américain, il est tout à fait possible d’engager neuf modérateurs de contenu en offshore dans un pays comme Madagascar ! De cette manière, la qualité de la modération est garantie dans la mesure où les charges de production par modérateur seront considérablement allégées. Les grandes firmes ont donc tout intérêt à miser sur l’outsourcing, car les avantages qu’ils peuvent en tirer sont multiples.